16 septembre 2017

Vous battriez-vous pour défendre la France ?

Par Jean-Pierre Brun

La scène se passe à Perpignan lors d’une récente manifestation en faveur de l’État palestinien. Parmi la centaine de participants (322,5 selon les organisateurs – il y avait une future maman – et 82, 5 selon la police – un ancien combattant cul de jatte traversait par hasard le lieu du rassemblement), une vieille dame se retrouve aux côtés de trois aimables jeunes gens dont elle a tôt fait d’imaginer qu’ils ne sauraient revendiquer la moindre origine scandinave. Nous nous garderons bien évidemment de voir là l’ombre d’un quelconque délit de faciès.

Le quatuor impromptu lie conversation et en vient très vite à brosser un état du monde avant d’en redessiner les contours pour des lendemains meilleurs.

Incidemment s’invite dans le débat la question du terrorisme islamique, de ses origines et de ses manifestations, protéiformes, bien sûr, compte tenu des cibles et des États visés. La pétulante septuagénaire s’enquiert benoîtement de la nationalité des trois gamins. Ils concèdent, non sans une certaine retenue, une citoyenneté française néanmoins pleine et entière, après avoir insisté sur celle de leurs parents et davantage encore sur celle de leurs grands-parents restés au bled. Mais quel honnête citoyen oserait condamner pareille piété filiale et un tel respect des origines familiales ?

Un tantinet taquine, reconnaissons-le, la grand-mère demande alors aux garçons quelle serait leur attitude si le gouvernement français, devant une menace pesant sur la sécurité nationale, en venait à recourir à une mobilisation générale. Un ange passe… et repasse, mieux que les Alphajet de la Patrouille de France au-dessus des Champs-Élysées un 14 juillet…

Défilé du 14 juillet.

Défilé du 14 juillet.

Mais la mamy est opiniâtre, c’est là son moindre défaut.

— Ma question est pourtant simple et votre réponse ne peut l’être que tout autant : vous battriez-vous pour défendre la France ?

Deux d’entre eux s’efforcent de taper encore en touche (on est à Perpignan, place-forte du rugby hexagonal) au fallacieux motif qu’il ne s’agit là que d’une hypothèse et que de ce fait…

Le troisième se jette résolument à l’eau, cherchant ostensiblement à éclabousser l’auditoire de sa détermination militante.

— Oui, mais à la seule condition que ce soit à l’occasion d’une guerre que la France aurait déclarée à Israël !

Déclaration bravache d’un gosse exalté ? Peut-être…

Si j’étais Monsieur Collomb ou Madame Parly et si ce n’est déjà fait, je m’empresserais de convoquer une poignée de hauts fonctionnaires de police placardisés pour excès de zèle et un « quarteron » de généraux versés récemment dans le cadre de réserve (ils ont désormais quelques loisirs) pour leur confier un travail de réflexion préparatoire au traitement de fond de cette question.

Si pour les imprévoyants elle demeure sans fondement elle n’en est pas moins d’une sournoise actualité.

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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.

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