2 décembre 2016

Quelques fulgurances dans l’opacité ambiante

Par Jean-Pierre Brun

Les périodes préélectorales évoquent furieusement les tournées « Âge tendre » au cours desquelles les vieilles idoles se donnent l’illusion de revivre leur jeunesse perdue sous les vivats de septuagénaires nostalgiques.

Sur la scène politique, Il est de notoriété publique que, quand l’un de ces « showmen » est applaudi, ses confrères s’imaginent recevoir des claques. D’ailleurs, Adolphe Thiers, expert en ce domaine, faisait un constat frappé au coin du bon sens : « En politique, il ne faut pas trop réussir ». Edouard Herriot en praticien confirmé, en remettait une couche : « L’homme politique supporte avec plus de peine les succès de ses amis que les succès de ses adversaires. »

Et dans ces luttes intestines, les protagonistes ne doivent jamais oublier que s’il est inconvenant de frapper une femme même avec une rose, en politique on ne doit jamais frapper un compagnon à terre… on doit l’achever.

La récente négociation du traité « Union européenne-Canada » illustre une fois de plus les difficultés rencontrées par nos distingués eurocrates pour mener à terme leurs petites affaires. Pour éradiquer la survivance malfaisante de la nation, véritable bouillon de culture des eurosceptiques, ils ont poussé à la création de régions nouvelles, notamment par le jeu subtil de l’attribution de subventions d’autant plus importantes que ladite région empiète sur les frontières étatiques. Et voilà que les Wallons prétendaient n’en faire qu’à leur tête pendant que les pays méditerranéens comme l’Espagne, l’Italie ou la Grèce sont encore obligés de monter à Bruxelles pour sauvegarder leur place au soleil malgré tous ces importuns qui leur font de l’ombre. Qui peut dès lors contester la réalité du dérèglement climatique ?

S’il est une idée reçue qui fait rugir ou tordre de rire nos « concitoyens » européens, c’est bien le cartésianisme qui caractériserait le Français. De fait, je ne suis pas loin de leur emboîter le pas. Pourquoi ? Sollicitons simplement le révélateur judiciaire. Cartésien le Français, alors qu’il ne s’étonne même pas que son code de procédure pénale laisse à un prévenu innocent la possibilité de plaider coupable. De même, où se nichait la logique lorsqu’il était permis au juge de libérer sur parole un prévenu inculpé pour faux témoignage ? Et élargir pour bonne conduite un chauffard homicide condamné à sept ans de prison… Cartésien le Français ! Lui qui raffole des proverbes et autres dictons comme « À l’impossible nul n’est tenu » ou « Impossible n’est pas français. »

Mais, au fait, est-ce ce même français cartésien qui a conduit son maître-penseur à aller se faire voir en Suède pour mourir à Stockholm ?

Des utopistes, ou plutôt des malveillants, voudraient que, pour bénéficier du droit d’asile, un migrant puisse pratiquer le français, une langue bourrée de subtilités. Quelques exemples…

À l’Assemblée Nationale, les entorses au règlement ne nécessiteront pourtant jamais la consultation d’un kinésithérapeute. En matière d’application des lois, le vice de forme n’impliquera pas davantage le recours à la chirurgie esthétique ou à une cure d’amaigrissement.

Et dans la vie courante : imaginons un malheureux moldo-valaque portant un collier de suppositoires au motif que le médecin lui aurait prescrit la suspension du traitement. Non vraiment, le Français est une langue vraiment trop difficile pour être imposée à quiconque. Le volapuk, cher à Mongénéral, ou le pidgin suffiraient-ils à leur bonheur ? J’en toucherai un mot à Najat.

Alors que les scientifiques en charge de la courbe de popularité du président Hollande s’apprêtent à quitter leur aéronef d’observation pour emprunter le bathyscaphe du professeur Piccard, il est bon de rappeler un principe physico-chimique indispensable à la compréhension des mécanismes de propulsion centrifuge : les artifices des politiciens en déroute ne devraient fonctionner exclusivement qu’à la poudre d’escampette.

Vous êtes libre, ces jours-ci ? Oui ? Si nous débarrassions l’Irak, la Lybie et la Syrie de leurs odieux dictateurs pour donner à leurs peuples asservis le « Flower Power » dans un printemps arabe resplendissant. Let’s go. On juge l’arbre à ses fruits et comme aimait à le préciser ce bon Churchill : « Les Américains finissent toujours par trouver la bonne solution après avoir essayé toutes les mauvaises ! »

Mais en ces temps difficiles, soyons compatissants et reconnaissons que, faute de mieux, nos dirigeants pratiquent la politique du pire.

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Philippe Randa,
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