19 mai 2017

Poètes et Politiques

Par admin

 

Les poètes ont-ils des inspirations prémonitoires ? On cite toujours Virgile, annonçant « la vierge » (Chaste Lucine) qui devait enfanter le Salut, mais ce peut être le hasard. Et je ne sais quel esprit inspirait Victor Hugo faisant tourner les tables à Guernesey, mais le relisant pour me changer un peu des commentaires électoraux, il m’a semblé y trouver des accents prophétiques qui me rappellent l’homme de notre temps : Dans L’âme à la poursuite du Vrai, il a écrit :

« Ô nain, ton orgueil s’imagine

Avoir retrouvé l’origine

Que tous vont s’aimer désormais,

Qu’on va vaincre les nuits immondes

Et tu dis : “La lueur des mondes

Va flamboyer sur les sommets !” »

C’est à peu près ce que j’ai retiré de la foi que Monsieur Macron a en lui-même. Seulement je n’ai pas observé de révolution vis-à-vis de ce que nous a imposé le socialisme miteux et piteux de son prédécesseur.

Comme lui, il croit que le mariage homosexuel est un progrès, que l’on doit manifester contre l’esclavage et le colonialisme, alors que c’est le colonialisme qui s’en est pris à la pratique de l’esclavage barbaresque en Afrique ; il croit, et c’est ce qu’il a promis aux Algériens, qu’il faut faciliter aux jeunes Coraniques leur venue en France ; il croit qu’une Politique Agricole Européenne qui fait se suicider un paysan français par jour est à encourager !

Bref, il semble avoir médité la parole de Clémenceau qui disait : « Le peuple français est le plus facile à gouverner : c’est le seul qui se contente de promesses… »

Ceci dit, notre Président est très intelligent, et sa carrière le prouve. Malheureusement, l’intelligence, si c’est une qualité, n’est pas une vertu. Mais il est vrai que la majorité des peuples n’aspire pas à la vertu ; et s’il est indulgent aux frasques des élites, c’est dans l’espoir de pouvoir un jour faire de même.

C’est ainsi que la majorité présidentielle est complexe, et s’il y a nombre de braves citoyens qui ont cru vraiment que l’homme incarnait le « changement », le ralliement immédiat des opportunistes, qu’ils soient de gauche ou de droite est plus significatif.

Le nouveau régime semble s’inscrire dans le cadre de la falsification tricolore. Et si les électeurs envoient à la chambre une majorité macroniste, on peut craindre que le Président qui veut réformer par ordonnances, ne nous fasse entrer dans le Meilleur des Mondes dont Aldous Huxley écrivait : « La dictature parfaite serait une dictature qui aurait l’apparence de la démocratie, une prison sans murs, dont les prisonniers ne chercheraient pas à s’évader : Un système d’esclavage ou grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves auraient l’Amour de la servitude ! »

Nous y sommes à peu près, bien qu’il y ait eu beaucoup moins de drapeaux étrangers agités en faveur de Macron, qu’il n’y en eut pour l’élection de son présomptueux précédent. Mais quels que soient les arguments que l’on peut mettre en avant sur le « jeunisme » de Macron, sa compétence uniquement financière, son inculture française, et son drapeau taillé dans les draps sales du mondialisme, il ne faut pas le confondre avec la tourbe politique des régimes antérieurs : la façon dont la direction macroniste, a ravalé Valls à sa dimension de « capitaine Fracasse », plaiderait plutôt en faveur du nettoyage des écuries…

Bref avant de juger, il est urgent d’attendre.

Que deux sondages aient révélé que les Français accepteraient un régime autoritaire est également révélateur. À vrai dire, on ne sait où en sont les anciens partis de gouvernement, car le macronisme ne peut caser tout le monde. On sait qu’ils sont nombreux ceux qui, à l’image de Monsieur Édouard Philippe, découvriraient, avec un maroquin à l’appui, qu’en fait ils adoraient ce qu’ils avaient brûlé.

Monsieur Philippe a retourné sa veste avec presque de l’élégance. On le sent à l’aise dans le virage de l’angle droit à l’angle gauche. Il a le sourire chaleureux du chat de gouttière qui vient de découvrir une écuelle de caviar. Mais il en a fait trop quand il a embrassé le citoyen Cazeneuve. Une affection aussi appuyée montre qu’entre un transfuge de droite et un fidèle de Gauche, il n’y a pas la distance d’un fifrelin.

Mais aujourd’hui, après la prosternation semblable d’une trentaine de républicains, on ne peut guère faire de pronostics sur l’issue des Législatives.

Le parti des « Insoumis » paraît insécable. Le talent de son leader y est pour quelque chose. Il peut s’augmenter de quelques socialistes désespérés. Il est probable que les électeurs FN se résigneront à voter FN, ce qui fait qu’avec les débris du PS, et le noyau dur des Républicains, les « Marcheurs » pourraient ne pas avoir la Majorité. Il reste la réserve qui pourrait être décisive des abstentionnistes, qui, s’ils se déplacent, le feront certainement en faveur de la poudre de Perlimpinpin, c’est-à-dire de ce qu’a promis Macron

Rien n’est joué. Si Macron n’obtient pas la majorité, nous pouvons revenir aux jeux de la IVe République. Je ne ferai pas de commentaires sur le caractère festif de la chose…

Si Macron peut gouverner, par contre, nous serons, un instant, dans une sorte de libéralisme compensé, afin de neutraliser les mouvements syndicaux.

Cette compensation ne pourra pas durer étant donné le volume accru de l’immigration prédatrice et la férocité intrinsèque du capitalisme. La satisfaction du gros minet Gattaz et de l’empuse Parisot en dit long sur ce qui nous attend, avec le gouvernement des Banquiers dont David Rockefeller nous avait très honnêtement avertis, il y a 20 ans, qu’il se mettait en place.

Contrairement à ce qu’affirment les Eurofastes alimentaires – la catégorie de repus les plus inutiles de l’histoire – l’Europe va mal. La prochaine crise de l’énergie, qui n’est pas à exclure, la mettra à genoux. Si notre préoccupation vitale n’est pas prise en compte, c’est-à-dire si nous ne trouvons pas à sortir de notre dépendance énergétique d’ici peu, nous allons vers des échéances effroyables. Les coraniques n’attendent que cela.

Sans doute, ne faut-il juger l’arbre qu’à ses fruits. Il faut donc laisser le miracle Macron annoncé s’accomplir.

Je ne suis pas optimiste, car il me semble que l’histoire nous apprend qu’un régime dépourvu de morale ne peut subsister longtemps. Et la Marianne d’aujourd’hui est la pire que nous ayons subie…

Mais comme je ne suis point prophète, je laisse encore la parole à Victor Hugo qui écrivait dans Les châtiments : « Ce serait une erreur de croire que ces choses, finiront par des chants et des Apothéoses »…

L’erreur d’hier peut-elle être aujourd’hui vérité ?

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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.

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