20 juillet 2019

Cousteau et Rebatet, prophètes en prison

Par Nicolas Bonnal

En 1950 ; Pierre-Antoine Cousteau, le frère du commandant, et le critique musical Lucien Rebatet  discutent en prison. La prison purifie et ouvre l’esprit de ces deux extrémistes, et ils comprennent d’un coup, comme un Tocqueville ou un Guénon, notre (fin du) monde à venir.

Rebatet se lance dans une diatribe bien dans la ligne du pessimisme intégral : « Te vois-tu reprenant les armes pour la défense d’un certain christianisme, d’un certain humanisme ? Les valeurs qui m’étaient les plus chères, les seules pour lesquelles j’aurais vraiment consenti à perdre ma vie sans regret, le patrimoine artistique de l’Europe, c’est aujourd’hui un domaine que l’on m’a interdit. M’alarmer pour le sort des cathédrales et des tableaux qui sont pour moi, maintenant, comme s’ils n’avaient jamais existé, tout cela dépasse mes ressources de générosité. Nous sommes dans la position de l’entomologiste qui note : “La fourmi rouge gagne du terrain sur la noire, la fourmi noire va de droite et de gauche”. Nous n’attendons même plus les satisfactions de la vengeance, car ce serait encore un lien. »

Rebatet ajoute que tout est perdu, et qu’il faut s’en éloigner en quelque sorte. Il prévoit déjà le remplacement prochain du vieux continent.

« La négrification de la planète ne pourrait plus que nous divertir. Nous n’avons plus de maison, nous n’avons plus de ville, nous n’avons plus de patrie, nous n’avons plus de race. Mieux encore : nous n’avons plus de contemporains. »

Cousteau était épanoui : « Nous n’avons plus de contemporains ». J’avoue que je n’y avais pas pensé. Toutes ces dernières années, la plupart de mes méditations avaient abouti à la conclusion que je n’avais plus de compatriotes et je me suis complu à remâcher cette idée-là. Mais je me rends bien compte à quel point cette exclusive est étriquée. Ce n’est pas « compatriotes » qu’il faut dire, c’est « contemporains ». On ne nous a pas seulement retranchés de cet hexagone. On nous a projetés hors du siècle. Et c’est pour cela que nous éprouvons une telle sensation de liberté.

Rebatet ajoute que le triomphe américain sera le triomphe du confort et du cabinet : « Nous préférons, en fin de compte, l’hypothèse de la victoire américaine, parce que c’est la victoire de la salle de bains. Je sais qu’une hégémonie américaine, sur le plan matériel, sera confortable, mais je sais que sur tous les autres plans, elle ne me dégoûtera pas moins que le marxisme universel. Je regarde le duel Amérique-Russie avec détachement. C’est d’ailleurs assez agréable de n’avoir plus à s’agiter, à s’émouvoir pour l’issue de la bataille en cours ».

Pas d’illusions sur notre futur américanisé et antirusse : « Ce qu’il est question de défendre, ce sont les tronçons d’une Europe qui a été détruite par Roosevelt. Les experts et les banquiers américains ont décidé qu’il y avait un intérêt stratégique primordial à conserver ces tronçons : un point c’est tout. »

Dialogues de “vaincus”, Lucien Rebatet, Pierre-Antoine Cousteau, éditions Omnia Veritas, 332 pages, 25 euros.

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