16 juillet 2017

Brèves d’Europe mi-juillet 2017

Par Patrick Parment

 

 

 

Union européenne. Elle a rendu samedi 1er juillet un hommage inédit à l’ancien chancelier allemand Helmut Kohl avec une cérémonie organisée au Parlement européen à Strasbourg, avant ses funérailles en Allemagne.

La nouvelle résolution de lutte contre l’antisémitisme pose problème. Elle s’appuie, en effet, sur la définition de l’antisémitisme proposée par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste, l’International Holocaust Remembrance Alliance (Ihra), dont le grave défaut est de s’écarter de son objet en multipliant les références à l’État d’Israël. D’où le refus des députés de gauche et des écologistes (GUE-NGL et Verts-ALE) qui refusent cette instrumentalisation de la lutte contre l’antisémitisme et souhaitent inscrire celle-ci dans le combat, essentiel et universel, contre toutes les formes de racisme et de discrimination.

La politique migratoire européenne est dans l’impasse. Et c’est moins l’inflation des arrivants que la mauvaise volonté des gouvernements à s’organiser qui bloque la coopération. L’Italie aujourd’hui, comme la Grèce il y a quelques mois, se retrouve seule à devoir gérer une situation aussi exceptionnelle qu’explosive.

Pour fluidifier la situation, la Commission européenne en appelle à l’accélération des retours des migrants dans leur pays, mais sur le terrain, la tâche s’avère ardue. L’Allemagne compte encore plus de 560 000 déboutés du droit d’asile expulsables.

Italie. Le pays a déjà accueilli plus de 500 000 personnes depuis 2014. Le gouvernement Gentiloni a haussé le ton ces derniers jours, allant jusqu’à menacer de refuser d’ouvrir ses ports aux navires des ONG non italiennes. Le raidissement du gouvernement doit sans doute beaucoup aux récentes élections municipales marquées par une forte poussée de la droite. Le désaveu des élus pro-migrants a été massif.

Allemagne. Angela Merkel vise un quatrième mandat. Celle qu’on accuse de n’avoir aucun programme a fait la promesse audacieuse d’atteindre le plein-emploi – moins de 3 % de chômage – d’ici 2025.

Dans le même ordre d’idées, elle s’est engagée à construire 1,5 million de logements – promesse elle aussi destinée à empêcher le SPD de se poser en seul défenseur des catégories populaires. Mais elle va devoir également rassurer son propre camp, son aile droite lui reprochant son accueil massif d’immigrés.

Plus de 700 000 personnes ont demandé asile à l’Allemagne en 2016, soit près de 10 fois plus qu’en France.

Autriche. Les autorités gouvernementales ont déployé quatre véhicules blindés près de sa frontière avec l’Italie, pour la garder en cas d’afflux de migrants. Des contrôles aux frontières seront mis en place « très prochainement » a annoncé Hans Peter Doskozil, le ministre autrichien de la Défense. Il s’est dit prêt à dépêcher des soldats au col du Brenner, un important point de passage routier. En réaction, le ministère italien des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur autrichien.

Un Tunisien de 54 ans, soupçonné d’avoir
tué un couple d’octogénaires à Linz (Autriche), aurait agi avec un mobile islamiste, a affirmé le ministre de l’Intérieur autrichien. L’homme radicalisé, qui vivait depuis 1989 en Autriche, a été placé en détention.

Pologne. Donald Trump s’est rendu en Pologne le 6 juillet avant de participer à Hambourg, les 7 et 8 juillet, au sommet du G20. Ce choix n’est évidemment pas innocent. Les Polonais se sentent proches des Américains. Pour l’équipe de M. Kaczynski, cette visite est une aubaine. Varsovie est de plus en plus isolé en Europe depuis la décision du Royaume-Uni de quitter l’Union.

L’autre enjeu de cette visite est énergétique. La Pologne souhaite se passer de gaz russe et s’approvisionner en gaz américain, dont elle ferait bénéficier l’Europe centrale. Alors que l’Allemagne a un projet de gazoduc avec la Russie. Enfin, en matière d’armement, la Pologne privilégie le matériel américain. Ce qui fait râler les Européens.

Les dirigeants européens, tant à Bruxelles qu’à Berlin et à Paris, ont parfaitement flairé le potentiel de division que recèle cette visite. « Il vaut mieux que Trump aille en Pologne qu’en Arabie saoudite », a ironisé Sigmar Gabriel, le chef de la diplomatie allemande, devant la conférence annuelle du European Council on Foreign Relations à Berlin, le 26 juin.

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Philippe Randa,
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