27 novembre 2016

Brèves d’Europe fin novembre 2016 (2)

Par Patrick Parment

Union européenne. Le Parlement européen (et notamment les quatre principaux groupes représentés dans l’hémicycle : conservateurs, socialistes, libéraux et Verts) a voté une résolution appelant à un gel temporaire du processus d’adhésion de la Turquie à l’Union. Le ministre turc des Affaires européennes, Omer Celik, a qualifié de « nulle et non avenue » cette résolution.

À l’origine de cette crispation, la crise migratoire et l’accord donnant-donnant que l’Europe, selon la Turquie, n’aurait pas respecté (un rôle accru d’Ankara dans la gestion des migrants contre une aide de 6 milliards d’euros et une libéralisation des visas pour les Turcs). Ce sont aussi les conséquences du coup d’État raté de juillet dernier.

Après le gel des négociations d’adhésion à l’UE réclamé par le Parlement, Erdogan menace de laisser passer les migrants en Europe : « Si vous allez plus loin, ces frontières s’ouvriront. Mettez-vous ça dans la tête ! »

Allemagne. La réunion d’adieu s’est transformée en réunion de crise. Vendredi 18 novembre à Berlin, les principaux dirigeants européens se sont entretenus une dernière fois avec le président américain Barack Obama.

Ils ont dressé la liste des défis non résolus : le conflit syrien, les accords de Minsk en Ukraine, les relations avec la Russie, l’accord de Paris sur le climat.

Cette réunion avait quelque chose de surréaliste avec des chefs d’État fragilisés comme le français François Hollande, l’espagnol Mariano Rajoy, l’italien Matteo Renzi, voire la britannique Theresa May. Seule l’allemande Angela Merkel est bien assise sur son trône, au point de pouvoir se représenter pour un 4e mandat. Ce qui n’est guère réjouissant vu son arrimage au libéral mondialisme.

La chancelière allemande, 62 ans, a d’ailleurs mis fin dimanche à un suspense tout relatif en annonçant qu’elle se présentait à un quatrième mandat lors des prochaines élections fédérales, à l’automne 2017. Un sondage publié dimanche par Bild am Sonntag lui accorde en tout cas 55 % d’opinions favorables, contre 42 % cet été.

Pologne. Ce pays réclame une OTAN plus forte afin de contrer la menace (imaginaire !) russe. Elle n’a pas hésité à se brouiller avec Paris en annulant une commande d’hélicoptères de 3 milliards d’euros ou à se fâcher avec Berlin au sujet des migrants. Quid donc de son attitude vis-à-vis de Donald Trump qui veut se rapprocher du président russe ?

Autriche. Plusieurs personnalités conservatrices ont appelé, dans un « manifeste », à barrer la route au candidat qualifié d’extrême droite Norbert Hofer (FPÖ) à la présidentielle du 4 décembre. Et surtout la crainte d’une sortie de l’Autriche de l’UE.

Nobert Hofer veut rassurer les Autrichiens : avec lui, la Turquie n’entrera jamais dans l’Union européenne. Le sujet est sensible en Autriche depuis qu’Angela Merkel a promis des facilités de visa aux Turcs moyennant le maintien des Syriens sur son sol.

Russie. Elle passe à l’offensive sur le marché du nucléaire avec sa société Rosatom qui ambitionne de détenir 25 à 30 % du nucléaire mondial. Selon Kirili Komarov, son patron : « Avec 36 projets hors de Russie, dont une quinzaine de réacteurs en construction en Iran, Biélorussie, Inde, Chine, Bangladesh, Turquie et Finlande, nous sommes le premier fabricant mondial de nouvelles centrales. »

Irlande. Les autorités de Dublin ont adressé une mise en garde à Israël sur l’utilisation éventuelle de « vrais-faux passeports » irlandais pour des opérations duMossad dans le monde. Cet avertissement a été adressé par voie diplomatique.

Le gouvernement irlandais – considéré comme un des plus critiques à l’égard de l’État hébreu en Europe – avait exprimé sa colère à la suite de l’assassinat dans un hôtel de Dubaï, en 2010, de Mahmoud Mahbouh, l’un des dirigeants du Hamas. Pour mener à bien cette opération, les agents du Mossad avaient utilisé des faux passeports de pays étrangers et notamment irlandais.

Suisse. Le 27 novembre, à la faveur d’une votation obtenue par les Verts, les électeurs helvètes se prononcent sur l’arrêt des centrales nucléaires du pays à l’horizon 2060. La confédération compte cinq réacteurs.

Grande-Bretagne. Boris Johnson, ministre des Affaires étrangères horripile les Européens. Alors que les exigences contradictoires des Britanniques et le flou de leur plan pour le Brexit exaspèrent de plus en plus les Européens, le chef du Foreign Office concentre la colère avec ses blagues provocantes, son amateurisme et son langage grossier.

Boris Johnson ne fait plus rire. Son profil de bouffon cadre mal avec son rôle éminent : convaincre le monde que le Royaume-Uni post-Brexit reste un pays ouvert. Le Financial Times peste contre sa « loufoquerie sans limite » et son inconstance. Le Guardian lui reproche de « semer un chaos inutile dans la lamentable procédure du Brexit ». Même le conservateur Times souligne la gêne des diplomates britanniques d’avoir à leur tête un ministre « qui se comporte comme un enfant. »

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