27 juin 2016

Surprenantes déclarations sur le TAFTA

Par Philippe Randa

 

A-t-on assisté, dès ce premier week-end post-victoire du Brexit au Royaume-Uni à une de ses premières conséquences collatérales ? Les déclarations du Premier ministre Manuel Valls, tenues à Belleville-sur-Mer (Seine-Maritime) à propos du traité transatlantique de libre-échange entre l’UE et les États-Unis (TAFTA) sont en effet des plus étonnantes.

L’actuel matamore de Matignon n’a effectivement pas fait dans la dentelle en déclarant, entre autres : « Dorénavant, aucun accord de libre-échange ne doit être conclu s’il ne respecte pas les intérêts de l’Union. L’Europe doit être ferme. La France y veillera. Et moi, je vous le dis franchement, il ne peut pas y avoir d’accord de traité transatlantique. »

Le séisme électoral britannique n’aura donc pas été long à provoquer une première onde de choc politique surprenante, même si l’intéressé, sans vergogne, dévoile dans la foulée que son affirmation n’est pas dénuée de quelques vilaines arrière-pensées politiques, car le TAFTA, selon lui, « imposerait (…) une vision qui ferait le lit des populismes », ce qui est la moindre des évidences.

Mais pas seulement, puisqu’il imposerait « tout simplement une vision qui serait mauvaise pour notre économie », autre évidence, certes, mais jusque-là martelée, justement, par les seuls populistes, tant honnis par lui, notamment par Marine le Pen, présidente du Front national et Jean-Luc Mélenchon, co-fondateur du Parti de Gauche, l’un et l’autre candidats déclarés à l’élection présidentielle française de l’année prochaine.

Mais politique politicienne oblige, le Premier ministre tacle également Les Républicains en la personne d’un des innombrables candidats à la primaire de ce parti, soit Bruno Le Maire, rappelant le « choix dramatique » de celui-ci de laisser supprimer les quotas laitiers lorsqu’il était ministre de l’agriculture…

Et comme plus c’est gros, plus ça passe, Manuel Valls ne s’est pas gêné non plus pour rappeler qu’il « exigerait » des garanties concernant la santé et l’environnement, impératifs particulièrement mis en danger par l’actuel manque de transparence du futur traité, tel que très partiellement connu de l’Opinion publique : « Je veux être très clair : (le traité de libre-échange) ne pourra pas aboutir s’il n’apporte pas les garanties que le niveau d’exigence que nous avons en France pour la santé et l’environnement de nos concitoyens sera maintenu. »
Certes, les belles déclarations d’intentions (comme leurs cousines les promesses politiques), n’engagent que ceux qui veulent bien les croire… Mais il n’est pas interdit de rêver. Au moins le temps d’un dimanche post-électoral pour l’occasion si merveilleusement ensoleillé…

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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.

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