13 avril 2017

Le Parti Populaire Européen menace Budapest de l’article 7

Par admin

Si la « dérive autoritaire » de la Hongrie se confirmait, certains groupes politiques majoritaires du Parlement européen envisageraient d’enclencher la procédure de suspension d’un État membre prévue par les traités, a récemment averti le porte-parole du Parti populaire européen (Groupe démocrate-chrétien où siègent les députés LR).

Qu’est-il une fois encore reproché à la Hongrie ? Elle a adopté cette semaine une loi visant à fermer l’Université d’Europe centrale, fondée par le sulfureux milliardaire américain George Soros. Le gouvernement du Premier ministre, Viktor Orbán, considère à juste titre et depuis longtemps, l’établissement comme un bastion hostile du libéralisme. Rappelons au passage que les financements de Georges Soros en faveur, d’« universités » de « mouvements démocratiques », d’« associations » diverses, visèrent pour l’essentiel à soutenir tous les types de « révolutions orange », à saper systématiquement l’image de la Russie, à combattre toute forme de culture nationale implantée sur ses terres historiques et toute forme d’appartenance et d’identification des individus, des régions, des peuples. Le « libéralisme » prôné par les structures Soros, n’est certainement pas un allié d’identités européennes respectées et apaisées. L’histoire, les identités le gênent, il les exècre.

Cette université de Budapest fondée par le millionnaire George Soros, appelée à être fermée en raison de ses comportements souvent déstabilisateurs et subversifs à l’égard du pays hôte, aurait déjà reçu un certain nombre d’offres d’autres États européens prêts à accueillir ses facultés.

Au sein d’un Parlement européen indigné, comme il l’est très souvent, mais à géométrie variable, le président du PPE, Manfred Weber a déclaré : « Les libertés de pensée, de recherche et d’expression sont fondamentales pour notre identité européenne. Le PPE les défendra à tout prix ». Certes, ceci est bien vrai !… Mais quid de la défense des peuples, des identités, des cultures européennes, sans lesquelles il est illusoire de prétendre vouloir défendre les libertés fondamentales ?

Les représentants du PPE ont ainsi condamné le parti Fidesz, Union civique hongroise, affilié au PPE au niveau européen et la discussion sur le parti hongrois sera à l’ordre du jour de la prochaine réunion du PPE, le 29 avril.

Une députée européenne précise que « le PPE discutera en interne et suivra le résultat de l’évaluation de la Commission européenne sur la légalité de la dernière loi hongroise ». Par ailleurs, le groupe PPE a précisé qu’adopter des sanctions contre Budapest était toujours une option. « Si la Hongrie ne règle pas la situation, nous pourrions déclencher l’article 7 » (1), a-t-il été dit. Ainsi donc, les donneurs de leçon démo-centristes, n’hésitent-ils plus à avoir recours à la menace, alors même que l’évaluation tant attendue, émanera d’un organe bureaucratique non élu, la Commission européenne, contrairement au gouvernement en place en Hongrie.

Les Hongrois veulent-ils encore bénéficier des fonds européens ?

Au dire des lobbies pro-bruxellois, la Hongrie aurait ces derniers jours, multiplié les provocations en lançant notamment son initiative « Let’s Stop Brussels » (« Arrêtons Bruxelles »). On ne peut être qu’étonné de cette réaction des lobbies mondialistes, alors que les autorités hongroises, élues par leur peuple, se disent eurosceptiques et partisanes d’une autre Europe, d’une Europe des peuples et des nations, respectueuse des identités et combattant l’invasion du continent européen.

De plus, les Hongrois ont récemment reçu, de la part de leurs autorités, un questionnaire sur l’Europe, jugé « très orienté » par Bruxelles, quelques jours seulement après la réunion des dirigeants européens à Rome pour célébrer le 60e anniversaire de l’UE.

Jean-Claude Juncker, le Président de la Commission européenne jusqu’en 2019, a qualifié le questionnaire de « biaisé ». Par ailleurs, selon la députée européenne roumaine Siegfried Muresan, la vraie question que ce questionnaire aurait dû poser aux Hongrois était de savoir s’ils voulaient continuer à bénéficier des avantages de l’UE, comme la liberté de s’installer dans toute Europe, de voyager en toute liberté, de travailler ou d’étudier quand ils le souhaitent et de recevoir des milliards d’euros de financements européens.

Cette remarque est tout aussi « fondée » que celle qui consisterait à demander aux agriculteurs français s’ils seraient en droit de continuer à bénéficier de la PAC – Politique agricole commune – si le Front national venait à gagner l’élection présidentielle en France, ou bien si la Roumanie ne devrait pas commencer à rembourser une part substantielle des importants fonds structurels européens dont elle bénéficie, eu égard au niveau de corruption jamais atteint dans le pays ?

Le porte-parole du PPE a aussi rappelé qu’à plus de dix ans de l’adhésion de la Hongrie dans l’UE, il était maintenant plus que temps que le pays participe activement au débat sur l’avenir de l’UE. « Les gens veulent des hommes politiques capables de réformer l’Europe afin que l’UE réponde aux inquiétudes des citoyens ». Nous sommes d’accord avec cette remarque de bon sens et si l’on souhaite ardemment que l’Europe ne sombre pas et ne soit divisée et emportée par le jeu des alliances qui se dessinent, il est urgent que le débat sur son avenir procède aussi et largement des inquiétudes légitimes d’Européens de plus en plus nombreux à revendiquer le respect de leur civilisation et à refuser une globalisation-financiarisation excessive s’appuyant sur une immigration non européenne hors contrôle. C’est à ce prix que la relance d’un dialogue prometteur entre les deux visions de l’Europe deviendra de nouveau possible.

Note

(1) Rappelons que l’article 7 est considéré comme une « bombe nucléaire », un élément dissuasif qui ne devrait jamais être utilisé. C’est la raison pour laquelle l’UE a introduit le mécanisme d’« État de droit » sous lequel se trouve actuellement la Pologne.

L’article 7 du traité de Lisbonne, n’a jamais été utilisé jusqu’à présent, a été rédigé dans le but de préserver les valeurs fondamentales de l’UE telles que la démocratie, la liberté, les droits de l’Homme et l’État de droit. Si l’UE constate « une violation grave et persistante » de ces valeurs, elle peut déclencher l’article 7 et suspendre les droits du pays au sein de l’UE, tels que son droit de vote au Conseil ou l’accès au marché unique.

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Philippe Randa,
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