7 juin 2018

Enfoui comme un prêtre catholique en Algérie

Par Jean-Pierre Brun

Au lendemain du concile Vatican II, se développa dans l’Église occidentale la stratégie de l’enfouissement. Convaincue que désormais le monde évoluait dans le bon sens il suffisait à ses yeux, à l’abri des critiques anticléricales de son passé traditionaliste, de se laisser porter par le courant bienfaisant du syncrétisme ambiant, et surtout de ne rien faire pour le contrarier. Ce Gulf Stream spiritualiste porterait tout naturellement l’humanité jusqu’aux portes du Royaume des Cieux ou du moins jusqu’à celles de Katmandou.

Quelques prélats rétrogrades eurent beau rappeler certaines paraboles évangéliques comme celle des talents ou de la lumière sous le boisseau, rien n’y fit ! Les prêtres jetèrent leurs soutanes et leurs surplis trop ostentatoires aux orties. La liturgie, jugée exagérément dispendieuse, fut réduite à sa plus simple expression. L’harmonium céda la place à une guitare aussi électrique qu’éclectique. Jean-Sébastien Bach battit en retraite devant les compositeurs du negro-spiritual belgo-normand. Les églises se vidèrent alors comme les intestins d’un nourrisson diarrhéique. Certes, Jean-Paul II condamna officiellement cette stratégie mortifère. Fallait-il encore qu’il fût écouté car que représente encore l’autorité pontificale dans un monde acquis au matérialisme et au relativisme désinhibant.

Les sept trappistes de Tibhirine, tués en mai 1996.

Les sept trappistes de Tibhirine, tués en mai 1996.

Pendant ce temps, l’Église catholique d’Algérie, sous la conduite de bergers islamo-compatibles, s’enfouissait, telle la taupe, mais encore plus myope qu’elle, auprès des palais officiels pour ne pas leur faire la moindre ombre. Mission parfaitement réussie si l’on se réfère à son bilan actuel comparé à celui des évangéliques qui baptisent à tour de bras au point d’inquiéter les instances politiques du pays.

Cette vague de conversion, étrangère à toute évangélisation catholique, ne conduirait-elle pas, par exemple, de plus en plus de Berbères à redécouvrir la religion de leurs ancêtres, celle des Tertullien, Cyprien, Augustin ou autres papes comme Victor 1er, Miltiade et Gélase 1er ou encore missionnaires ? Certains de ces derniers ne sillonnèrent-ils pas l’Europe pour évangéliser les irréductibles tribus de Gaule ou d’ailleurs (Marcellin d’Embrun, Vincent et Domain de Digne, Romain de Blaye, Julie de Corse, Gaudiose de Naples, Adrien de Canterbury, Optate de Milève, Némèse de Sigum…) Faut-il rappeler que l’Afrique fut en ces temps impériaux le berceau de la grande littérature chrétienne ?

L’enfouissement de l’Église d’Algérie se mesure aujourd’hui à l’échelle de ses effectifs et de ses paroisses : entre 4 000 et 5 000 fidèles pour 140 à 150 prêtres. Les catholiques du diocèse d’Oran peuvent se sentir particulièrement choyés (1 prêtre pour 20 paroissiens). Clin d’œil malicieux de la Providence, c’est le diocèse du Sahara et donc du désert (Laghouat) qui compte à lui seul près de la moitié des pratiquants (sans doute un effet de la fameuse manne pétrolière qui attire des techniciens européens comme le tibia d’un targui attire le clou de Biskra).

Pour vivre heureux, vivons cachés, paraît-il. Les patriciens romains décadents pratiquaient un autre précepte : « Pour vivre heureux, vivons couchés ». Le double sens du mot « couché » ne vous a pas échappé. Mais pour vivre couché encore faut-il qu’aucun événement ne vienne troubler cette quiétude et vous jeter en bas de votre méridienne.

La prochaine béatification des 19 martyrs d’Algérie créerait presque une tempête dans le bénitier de la cathédrale d’Oran si l’on s’en tient aux propos de l’évêque du lieu qui, gêné aux entournures, croit utile de « s’excuser de devoir demander pardon » aux autorités algériennes et de s’essuyer les pieds avant d’entrer dans le cérémonial de la consécration des nouveaux bienheureux. Il souhaite une célébration « qui fasse sens pour tous, aussi bien chrétiens que musulmans et qui soit un signe d’espérance. »

On notera au passage l’expression ecclésiastique très moderniste de « faire sens » comme celle d’ailleurs de « faire église ». On n’utilise ce verbe on ne peut plus actif, que lorsqu’on en est réduit à rester passif devant un désastre déjà survenu. Le même monseigneur Vasco qui n’a pas trouvé son CAP de diplomate dans une pochette-surprise à la kermesse du séminaire Saint-Irénée de Lyon dont il est originaire, prend la précaution de relativiser le poids infime de ses frères dans la foi, abattus par on ne sait trop qui : « Que sont 19 chrétiens parmi 200 000 morts dont 100 imams assassinés. »

Mais nul ne doute que l’ombre du Cardinal Lavigerie rode encore dans les sacristies des quelques lieux du culte qui subsistent encore et avec elle cette prophétie imprononçable de nos jours : « Avec le Coran, dans mille ans comme aujourd’hui nous serons des chiens de chrétiens et il sera méritoire de nous jeter à la mer. »

Alors ? À la niche !

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