28 mars 2016

Angela Merkel et la dureté allemande

Par Nicolas Bonnal

La très encensée Angela Merkel est considérée comme la « femme la plus puissante du monde ». Elle est surtout la plus obéissante. Dure avec les Grecs, douce avec Turcs. Dure avec les chrétiens, bonne avec les islamistes.

La « locomotive » allemande (qui est en fait un ralentisseur) est d’abord un vieux truc : l’Allemagne exporte certes beaucoup, mais elle exporte depuis toujours, et ce en pratiquant la technique du dumping qui était en usage à l’époque wilhelmienne. On n’attribuera pas non plus à Angela le génie des dynasties industrielles allemandes. Pour le reste, on sait que le patrimoine médian est de 51 000 euros et que les salariés pauvres (20 % du total) pullulent sur fond d’immigration explosive, d’insécurité urbaine (Berlin ou Lubeck) et de croissance zéro.

Car l’Allemagne est en récession ou presque. Le peu « expert » que je suis se demande comment l’Allemagne peut croître moins que l’Espagne de Rajoy (2 % cette année), alors que l’Espagne compte 24 % de chômeurs et l’Allemagne 7 % ? En réalité les écarts de richesses ont explosé en Allemagne où l’on a rompu au début des années 2000 avec le modèle rhénan de développement. Les chômeurs sont poursuivis, les jeunes bien rares, les salariés à temps partiel sous-payés, les autres attendent – lire l’hebdomadaire Le Point – de prendre une retraite méritée à… 76 ans. Ces statistiques données par Todd intéresseront aussi nos lecteurs : « L’espérance de vie des plus pauvres – ceux qui ne disposent que des trois-quarts du revenu moyen – recule en Allemagne ; pour les personnes à bas revenus, elle est tombée de 77,5 ans en 2001 à 75,5 ans en 2011 selon les chiffres officiels ; dans les Lander de l’Est du pays, c’est pire, l’espérance de vie est passée de 77,9 ans à 74,1 ans. »

Dix ans de moins qu’en France !

Et ce Schauble qui vient donner des leçons au MEDEF pour écraser nos salaires !

Sur le plan diplomatique, la très soumise Merkel a tourné le dos à la Russie et s’apprête comme un kapo zélé à lui faire la guerre pour complaire à Washington et aux faucons qui vivent de nos complexes de culpabilité. Cela explique la stagnation du PNB, le déclin du climat des affaires, la baisse drastique des exportations en attendant la note de gaz de cet hiver.

L’autre scandale dans cette histoire est que l’Allemagne, qui a fait vingt-six millions de morts à la Russie durant la IIe Guerre mondiale, ne trouve rien de mieux que de retrouver un réflexe impérial et mittel-européen, pour parler comme Brzezinski qui voit d’ailleurs dans son Grand Échiquier cette « réminiscence » d’un bon œil !

Angela Merkel, réélue dans un contexte apocalyptique par un électeur médian âgé de soixante ans, représente au pays de Schiller, de Goethe et de Wagner toute la grisaille crépusculaire européenne. À ses manières de maîtresse d’école suffisante, il faudra ajouter maintenant les qualités de jobarde belliciste.

On citera Charles De Gaulle en 1965 (via la biographie d’Éric Roussel), à propos des Allemands : « il faudra leur rentrer dans la gueule ! »

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