4 novembre 2017

Une spécialité européenne frelatée : le saucisson de l’écologie

Par Jean-Pierre Brun

Les rebonds capricieux d’une carrière professionnelle m’ont conduit voici des lustres à rejoindre un club patronal après avoir gardé les buts d’une entreprise industrielle française face aux déferlantes incessantes des attaquants de l’intersyndicale « Toujours plus ».

© http://alerte-environnement.fr.

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En acceptant cette mutation, je ne savais pas que j’allais désormais devoir défendre, entre autres choses, les technologies de branches professionnelles remises en cause par les manœuvres souterraines de cercles d’influence évoluant sous le maillot vert et rouge réversible des défenseurs de l’Environnement.

C’est ainsi que j’eus à marquer à la culotte les sapeurs de « Greenpeace », les archers de « Robin des Bois », les taupes des Verts de toutes nuances (vert-de-gris, de rage, de peur…), les demis de fermeture de l’OVALE qui ne tourne d’ailleurs jamais très rond et des chattemites alimentaires des plus sournoises.

Mon guide dans les alcôves et les vestiaires ministériels ainsi que dans les couloirs labyrinthiques de Bruxelles où grouillaient déjà des margouillats par centaines, fut un très placide ingénieur auvergnat. Il m’expliqua dans sa logique on ne peut plus hercynienne ce qu’était l’écologie au sens vertueux du terme et ce qu’elle était devenue après sa mise en coupe réglée par des séditieux et des mafieux qui lui avaient substitué un écologisme à la fois idéologique et rémunérateur.

Mon conseiller affirma que la véritable écologie, pour être appréhendée sainement, devait l’être à un instant donné et dans sa totalité, de son alpha à son oméga, ce qui rendait l’opération extrêmement difficile sinon hautement prétentieuse.

Devant ma moue interrogative sinon dubitative, il tenta immédiatement de préciser son point de vue : « L’Écologie, la vraie, c’est un saucisson. Un tout, de la ficelle au trognon, peau comprise. Aujourd’hui, les prétendus défenseurs de l’environnement le découpent en rondelles pour ensuite les analyser une à une sans se soucier réellement des autres. C’est ainsi que le traitement de l’une d’entre elles permet d’affirmer la validité des conclusions apportées, sans préjuger bien sûr des effets induits sur les rondelles qui la précèdent ou sur celles qui lui succèdent… Prenons l’exemple de la pilule anticonceptionnelle. En portant le texte qui la légalise, Simplet Neuwirth n’imagine pas qu’il est en train de glisser un cancre dans le soutien-gorge de ces dames dont les urines, désormais on ne peut plus troubles, ne vont pas tarder à véhiculer dans les cours d’eau de curieux agents à l’origine par exemple du vairon transgénique ou du silure hermaphrodite.

Quant à l’écologie industrielle, parlons-en. C’est la patate chaude ou le mistigri, comme vous voulez, érigés en principe de gestion : “À toi, Gégène, et démerden sie sich !” Le plus bel exemple disponible est l’éolienne dont d’ailleurs personne ne conteste la faiblesse du rendement énergétique, mais qu’importe. On se garde bien de souligner de quoi est constitué ce nouveau mobile de Calder. Il est truffé de milliasses de mètres de fils et de connexions utilisant une foultitude de métaux dont les plus rares et de matériaux composites les plus sophistiqués. Quelqu’un osera-t-il établir un authentique bilan écologique des matériaux utilisés (extraction, transformation, traitements, chimie des composants…) ? L’usure étant venue, il faudra bien recycler l’ensemble dans des conditions écologiques validées par quelque commission Théodule. Par quels moyens et à quel prix ? Je ne parle pas des effets possibles sur le bien-être et la santé des voisins et notamment celle des bovins qui paissent sous leurs ailes prétendument protectrices et dont par ailleurs, ironie du sort, les flatulences déchirent la couche d’ozone mieux qu’une flotte de Boeings et d’Airbus sillonnant un ciel déjà opaque.

Vous voulez un autre exemple ? Le pot catalytique ! La solution quasi miraculeuse au traitement des gaz d’échappement des automobiles et au sauvetage de ladite couche d’ozone (tiens, faudra-t-il en doter nos Salers et nos Aubrac ?). On oublia de préciser que ce pot fameux était bourré de métaux aussi rares que précieux (platine, palladium et rhodium). À l’usage, on s’aperçut que non seulement il augmentait la consommation de carburant, mais qu’il libérait dans l’atmosphère des particules de ces métaux dangereuses pour la santé. Comme quoi, une fois encore, le mieux est l’ennemi du bien. Sauf bien sûr, du bien financier de tous ceux qui avaient participé à la conception et à l’industrialisation du procédé. »

Et c’est pourquoi nous retrouvons, fourmillant dans les antichambres ministérielles et européennes, ces colonies de margouillats déjà cités. L’un d’entre eux, avocat de profession, m’avait abordé sans plus de manière au sortir d’une réunion, à une portée de jet déjà pollué du « Manneken Pis », pour me proposer ses services. Il m’avait remis une documentation luxueuse sur l’organisme auquel il appartenait : un cabinet américain spécialisé qui, accrochez-vous, regroupait 450 « lawyers ». Y’a bon l’écologie !

Sous les oripeaux bariolés de techniciens le plus souvent autoproclamés, se cachent ces agents d’influence qu’on ose à peine appeler lobbystes. Si vous saviez le nombre d’entre eux, appartenant à des groupes de pression officiellement défenseurs de l’environnement, qui m’ont, en vain dois-je le préciser, fait d’« honnêtes propositions » pour m’aider à gommer quelques initiatives encore en gestation, mais potentiellement gênantes pour nos industries. Pour peu, bien sûr, que nous les « subventionnions ». L’un d’eux m’avait même demandé de financer la construction d’un stade dans la commune dont il était élu.

Vous comprenez pourquoi aujourd’hui la simple audition du mot « écologie » déclenche en moi une insupportable crise d’urticaire. Et ne vous méprenez pas, les poils soyeux de Toto, mon brave chat, n’y sont pour rien.

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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.

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