22 avril 2017

Notes sur les horreurs de la guerre churchillienne

Par Nicolas Bonnal

Je lisais sur un site droitier un courrier récent d’un courageux lecteur âgé de 91 ans, ancien soldat de la IIe Guerre Mondiale, et qui soulignait les aléas sordides de ladite guerre et ses tromperies.

Le lecteur évoquait l’affaire scandaleuse de Dakar en rappelant que peut-être l’or français y était, et que les Anglais le voulaient à tout prix, pressentant qu’ils allaient être ruinés par les Américains dans le cadre de la grande croisade pour les démocraties, croisade coûteuse dont nous ne sortirons jamais avant mille ans sinon fort endettés et remplacés.

Sur ces fâcheux événements de juin 1940, nul ne nous a aussi bien verbalisés que Céline en 1937 : « Nous serons déjà tous asticots quand débarqueront dans les Flandres les premiers invertis d’Oxford. »

Aussitôt débarqués, les invertis étaient rembarqués.

Ce lecteur soulignait la trahison britannique à Dunkerque, l’inféodation de la France à Albion depuis 1815 (De Gaulle parle de vertige), l’inutilité de cette guerre qu’Hitler ne voulait qu’à l’Est où, cela tombait bien, on avait droit à un « monstre » pire que lui et Tamerlan réunis. Il soulignait qu’on nous avait fabriqué cet ennemi allemand (merci les militants d’Action Française qui, bourgeois et idiots utiles bien plus utiles que les ouvriers communistes, tomberont pour intelligence avec l’ennemi teuton tant honni) durant tout le XIXe siècle. Toussenel décrivait dès 1843 dans ses Rois de l’époque (disponible aux éditions Déterna) cette germanophobie en gestation.

C’était compter sans l’Angleterre et sa conspiration démocratique – voyez le groupe Focus et son histoire. On prit donc soin en France de se prendre une énième raclée avec l’Allemagne au nom d’une Pologne qui, outre sa législation antisémite, avait tout de même reçu des offres d’échange territorial de la part des nazis et avait surtout accepté de se partager avec les autres vautours les dépouilles de la Tchécoslovaquie en 1938 – Tchécoslovaquie créée comme la Yougoslavie par les irréels traités wilsoniens avec les résultats que l’on sait.

Cette Pologne, pays très moral donc, un peu trop sûr de lui et de l’alliance anglaise, fut aussi occupée par l’URSS qui extermina ses élites à Katyn (les maîtres chanteurs de Nuremberg en accusèrent les Allemands), tout en massacrant les cadres des petites républiques baltes, mais à l’URSS, personne chez les bons alliés anglo-saxons ne se proposa de déclarer la guerre.

Staline put envahir, tuer, saccager, piller, violer cinq pays avec la bénédiction de la démocratie occidentale trop occupée ailleurs (allez lire archive.org Crocker et Roosevelt’s road to Russia) ; dès 1935, Churchill approuve Staline auprès de son ambassadeur Maisky, diabolise le désormais inoffensif Trotski et tire un trait sur Holodomor et les monstrueuses purges…

Il tirera aussi un trait sur l’invasion stalinienne de la Pologne et de la Finlande, la mise à sac des pays baltes ! Bravo pour un anticommuniste fervent encensé par Le Figaro et tout le monde petit-bourgeois !

Le tsarisme fut toujours abhorré, le communisme sous sa forme la plus rogue adoré à l’Ouest, on est comme ça, on ne se refera pas : Clemenceau laissa faire Bela Kun en Hongrie. Le bolchevisme et ses crimes de masse, l’oncle Joe et ses vingt millions de morts, l’oncle Joe et son Holodomor ukrainien (de la propagande de Goebbels, vraiment ? Ah bon !) devenait un prodige de la vie démocratique et post-démocratique.

Née sur les échafauds des rois anglais et français, sur les cadavres des Irlandais de Cromwell et des Vendéens, née de la barbarie mathématique et quantitative du monde postchrétien, la démocratie qui aujourd’hui professe comme les bolcheviques la liquidation des nations blanches, des sexes et des familles, des études et des religions, n’aura, il est vrai, jamais déçu, que ce soit sous son aspect rond-de-cuir, sans-culotte ou commissaire politique.

Car le rond-de-cuir, européen a dit Cochin avant Kojève, est le successeur contractuel du sans-culotte.

Une bonne âme estime qu’il est impossible de savoir ce qu’il y avait à Dakar, lors de l’attaque anglo-gaulliste, dans un livre d’histoire français. Mais de l’or, il y en avait.

Il se trouve que dans son livre sur la guerre de Churchill publié il y a longtemps déjà et téléchargeable gratuitement sur son exceptionnel site, David Irving évoque cette histoire ; qu’il souligne la dégoûtante tentative de vol churchillien et la patriotique participation des gaullistes (on comprend pourquoi ils étaient si peu nombreux…) qui se heurtèrent à une résistance rageuse des courageux soldats présents à Dakar et déjà révoltés (comme une partie de l’amirauté britannique !) par le massacre de Mers el Kébir (Churchill tua nos deux mille marins comme il bombarda nos villes et tua 70 000 civils, mais c’est un allié démocrate, alors il pouvait se le permettre ; Lucien Rebatet remarque que les parisiens applaudissaient aux bombardements alliés – ils en redemandent toujours les Français).

L’Angleterre du grand libérateur du continent (Hitler aussi lorsqu’il attaque l’URSS se présente en libérateur…) désirait aussi voler l’or des Belges et des Polonais. L’Angleterre avait déjà volé l’or des Baltes et des Tchèques, avant à son tour de se faire voler tout son or par le vénérable Roosevelt.

Irving rappelle au passage une chose : Vichy n’est surtout pas le jouet des nazis, Vichy passe l’éponge sur Mers-El-Kébir et marche main dans la main avec les puissances anglo-saxonnes au moins jusqu’à la fin de 1942 ; la Zone Libre ne le fut jamais. Irving rappelle ce qu’il en coûtera plus tard à Pétain, Darlan et Huntzinger, et on ne les plaindra pas. Vichy aura été méprisable de bout en bout et méritera son destin d’infamie. Otto Abetz précise dans son Journal attendre après les 2 000 morts de Mers el Kébir la déclaration de guerre à l’Angleterre, déclaration qui ne viendra jamais.

Et en 1939 l’Angleterre nous envoie donc comme d’habitude – pourquoi se gêner ? – nous faire « crever la poitrine tout en mandant la note pour la chemise trouée » (Bernanos). Mais il y a les fables de la Fontaine, plus utiles que nos historiens hexagonaux, et Churchill trouva un Grippeminaud plus gourmand et mieux fourré que lui : Roosevelt, qui ne savait que faire de douze millions de chômeurs (et réélu quand même !) et buvait du petit-lait devant la deuxième guerre européenne qu’il avait aidée à déclencher.

David Irving précise très bien que pour entrer dans cette guerre dans laquelle il voyait avec un grand sourire une liquidation de l’Europe, Roosevelt voulait essentiellement trois belles choses :

– L’anéantissement de l’Allemagne par le rêve – dès 1941 – de la castration chimique (plan Hofmann), l’application dès 1945 de l’extermination physique de sa population (famine organisée, camps de prisonniers, plan Morgenthau appliqué au moins jusqu’en 1948 par l’occupant Eisenhower et le preux Truman, etc.), dont l’avocat canadien James Bacque a horriblement rendu compte dans ses livres sur les « autres pertes » (Other losses), celles de l’ennemi vaincu, dont on ne parle jamais (pensez aux deux millions de Vietnamiens morts sous les bombes au nom d’une ubuesque et déplacée lutte contre le communisme par exemple). Bacque est pourtant un modéré, un de ces Canadiens qui ont eu un beau comportement – peut-être un peu trop soumis aux Anglais, non ? – pendant toute cette guerre (je pense à l’étonnant ministre McKenzie King, à Beaverbrook, etc.).

Cette destruction généralisée fut une fioriture de plus à mettre l’actif de Churchill, ancien antisémite politique (voyez son article sur les bolcheviques), ancien adorateur du Duce, raciste premier et butor bombardier, responsable de la ruine de son pays, de l’effondrement de l’empire et de l’Europe, du dérapage final et de l’invasion soviétique de notre continent, puis de l’avènement de la décolonisation et du communisme en Chine.

Mais quand on est proche de Bernard Baruch, quand on a des dettes de jeu, quand on aime la guerre et la démocratie, on ne compte pas, ni les blocus ni les bombes, n’est-il pas vrai ? Churchill ? Une tête de mule (bullheadedness) ! C’est Joe Kennedy, le père du futur accidenté de la route démocratique, alors ambassadeur à Londres, qui le dit ! Et qui voit que « Churchill aime la guerre comme une affaire à suivre » propre à sauver sa laborieuse carrière. Il voit surtout que le contrôle churchillien sur les médias est total : on est bien en démocratie. Car comme on sait, en démocratie, on fait confiance à ses journaux, à sa radio : ils sont démocrates comme le gouvernement, alors va pour le gaz sarin, le gaz hilarant surtout ou le lynchage de Kadhafi : on est là pour montrer l’exemple !!!

– Roosevelt veut surtout en bon démocrate mondialisé la ruine de l’Europe, de l’Angleterre, de la France et la fin de leurs empires coloniaux. Il a pris son temps pour entrer en guerre, voulant affaiblir l’Angleterre un peu plus, et confisquer toutes ses colonies et ses richesses.

John Bull finit ainsi la guerre « bare stripped », furieux contre Churchill (10 % dans les sondages !) qu’il abandonne dès 1945 pour les sirènes rouges des travaillistes ; son stoïcisme coutumier à ce peuple toujours soumis et son aveugle soumission à ses élites ne lui auront en rien servi. Le prix du légendaire flegme, cette variante british de la résignation populiste.

– Le comportement de Roosevelt confirme qu’Hitler était certainement une meilleure affaire pour l’Angleterre (« Il a sauvé la Grande-Bretagne », rappelle Liddell Hart dans son livre sur les Généraux) puisque le 16 juillet 1940, le trop anglophile Führer propose un partage du monde à l’empire britannique, qu’il croit encore vivifié par l’esprit de Kipling (par ailleurs auteur d’un colossal poème antisémite interdit par Churchill) ; mais l’Angleterre préfère la guerre d’anéantissement et la fin de l’Histoire. Roosevelt est là qui exploite le bellicisme ultra, la germanophobie, l’humanisme agreste (il voudra que la population germanique baisse de trente millions en 1945 !) et surtout la sidérante naïveté de Churchill qui fera comme s’il n’avait pas vu venir le rapace yankee ou soviétique (il lance la blague du rideau de fer dès 1946, pas même sous les huées générales).

La puissance de la Russie soviétique, qu’il veut renforcer à n’importe quel prix pour l’Europe. Roosevelt annonce très bien nos élites hostiles (voir ce qu’il a fait de ses paysans blancs pendant son passage aux affaires, de 1934 à 1940) qui renforcent le communisme. La montée du communisme à cette époque dans les élites anglo-saxonnes n’est une surprise pour personne, même si le maccarthysme correspond pour l’Amérique aux heures les plus sombres de l’histoire de notre pauvre France à nous !

Quand on résiste, cela donne Patton. En 1945, Patton ne veut ni de la paix avec la Russie ni de la famine en Allemagne : il est placardisé, puis victime d’un fameux double accident de camion (dans la même journée, il fallait le faire !) avant d’être retrouvé mort dans son lit d’hôpital.

Il restait aux Allemands abattus et naïfs à leur tour à perdre environ quatre millions des leurs dans les camps de prisonniers polonais (1 250 camps en Pologne à la fin de 1945 et cinq millions d’expulsés -lisez John Sachs et son remarquable Eye for Eye sur les tueries de Salomon Morel) français, américains, russes. Ce fut chose faite peu après.

Les Allemands d’Angela Merkel estimant leur punition méritée et donc ne se plaignant pas (sauf Adenauer dans ses mémoires !!!), on ne se montrera pas plus royaliste que le roi. Mais aujourd’hui que la Russie n’est plus une dictature communiste et qu’elle n’a plus le programme impérial stalinien ou mao-rooseveltien, elle redevient comme par enchantement l’homme à abattre du temps des tzars.

Quand donc l’homo democraticus sera-t-il moins bête ? Quand il sera mort. Le démocrate est le cauchemar de l’histoire. Il doit se charger de la Syrie puis de l’Iran, du Yémen libre, de toute la liste. On enverra des drones et des juges androïdes jugeront les victimes vitrifiées.

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On laisse De Gaulle conclure sur Churchill : « Toute sa vie, il a fait des affaires avec le diable. C’est la méchanceté et l’alcool qui le conservent. »

On peut télécharger gratuitement les livres de David Irving (dont Churchill’s war) sur son site. Ceux de John Bacque (Other losses, en anglais) et de Sachs (Eye for eye) sont faciles aussi à trouver. On peut aussi lire John Charmley qui remet l’idole repue à sa place. Sans oublier Crocker.

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Philippe Randa,
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