19 juin 2017

Vers la fin (au moins provisoire) du politicien professionnel ?

Par Bernard Plouvier

C’est ce que les Français seraient en droit d’espérer puisque les deux candidats qui se sont affrontés au second tour des présidentielles étaient d’accord sur ce point. Eux-mêmes avaient une expérience de la vie active – même si elle était restreinte –, comme employé de banque de haut niveau pour le gagnant, comme avocate, puis conseillère juridique pour sa rivale malheureuse.

Effectivement, le pire héritage de la Révolution française des années 1789 sq. fut l’invention du politicien professionnel, parasite dangereux autant qu’inepte. Le régime d’assemblée qui en fut la conséquence, jusqu’en 1940-44, est une séquelle de cette époque. Il faut définitivement répudier la formule de l’idéologue vaniteux Emmanuel Sieyès : « Le peuple ne peut avoir qu’une voix, celle de la législature nationale. »

Un Parlement, composé de politiciens professionnels qui n’ont jamais œuvré, sauf dans les cabinets d’élus locaux ou nationaux, dans les bureaux politiques des partis ou dans les commissions d’assemblées, est une « boutique de rhéteurs », plutôt bons à rien que bons à tout – ce qui était la formule employée pour les honorables parlementaires des IIIe et IVe Républiques.

Lorsque le Président est faible ou lamentable – cela s’est vu ! –, les ministres tirés de cette « boutique » disent n’importe quoi et laissent leurs collaborateurs administrer les affaires courantes ou élaborer des projets grotesques, adaptés aux idées folles qui circulent dans les salles de restaurants chics et dans les cénacles de la capitale. Autrefois, la France était administrée à partir des bureaux ministériels, très fréquentés par les hommes d’affaires de haut vol. Depuis une quarantaine d’années, elle l’est à partir des boîtes de nuit et des salons où pérorent des gourous inexperts, mais à la mode.

Le schéma opposé associe un gouvernement d’individus qui ont réussi leur vie professionnelle et une assemblée composée de travailleurs actifs, agrémentés de quelques retraités, de mères de famille, destinés à élaborer des lois en phase avec l’évolution de la société et des techniques.

Il en existe plusieurs variantes, dont celle du corporatisme. Dans ce type de régime, l’assemblée conseillant l’exécutif est exclusivement composée de représentants élus par les employeurs, les cadres, les ouvriers et les employés : leurs avis sont a priori plus experts et mieux documentés que ceux des bonzes de partis et de syndicats politisés.

Que l’on opte pour un parlement librement ouvert ou non à tous les citoyens, il existe quelques principes d’efficacité et d’honnêteté à respecter. La perte, à temps ou définitive, des droits civiques pour le criminel et le délinquant récidiviste, la non-rééligibilité au-delà d’un ou deux mandats, la surveillance stricte de l’intégrité des représentants de la Nation sont, avec la publicité des marchés publics et des adjudications, les meilleurs moyens de lutter contre la corruption politico-administrative.

En outre, un étranger ne doit être admis comme électeur en aucune circonstance et, en bonne logique, un individu naturalisé devrait avoir fait la preuve de son intégrité et de sa loyauté avant de devenir électeur, n’étant éligible qu’au bout de plusieurs décennies d’implantation dans le pays.

Ce sont des principes dont la moralité n’échappe à aucun honnête citoyen. Plutôt que de respecter un dogme, l’essentiel est d’être efficace et, si possible, de rendre honorable le régime.

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Philippe Randa,
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