18 décembre 2018

Le sauveur de la France

Par Pierre de Laubier

Henri IV avait passé trente-cinq ans de sa vie à guerroyer, et non sans talent. En 1598, le traité de Vervins mit fin aux guerres extérieures. Toutefois, en 1600, le roi s’offrit une petite guerre qui lui permit de chiper au duc de Savoie ses possessions au-delà du Rhône : la Bresse, le Bugey et le pays de Gex.

Puis l’occasion se présenta de reprendre la guerre contre l’Autriche, mets plus délectable, pour un roi de France, que n’importe quelle poule au pot. En 1609, les duchés de Clèves et de Juliers étant devenus vacants, l’empereur, leur suzerain, désirait leur donner des titulaires catholiques. Mais Henri IV estima préférable de les attribuer à des protestants. Il fit donc de grands préparatifs militaires financés, comme de juste, par un alourdissement des impôts.

Voilà qui n’était pour corriger l’impopularité du roi. La reine était furieuse de la légitimation des bâtards de son mari, l’édit de Nantes était loin de donner toute satisfaction, et les bruits de bottes et ferraille réveillèrent les suspicions des anciens ligueurs : bref, personne n’aimait plus Henri IV. C’est alors qu’un déséquilibré nommé Ravaillac le poignarda dans son carrosse, le 14 mai 1610.

Ce mot de « déséquilibré » sert aujourd’hui à qualifier les auteurs de crimes dont on ne veut pas nommer les motifs. Or, dans les crimes politiques, la personnalité du meurtrier est moins intéressante que la manière dont on le juge. Tout d’abord, les gardes durent empêcher des hommes armés de tuer Ravaillac sur-le-champ.

Le duc d’Epernon cria : « Ne le tuez pas ! » et l’emmena à l’hôtel de Retz, où il passa deux jours, puis à l’hôtel d’Epernon, d’où il fut enfin transféré à la Conciergerie. Là, le procès, bouclé en dix jours, conclut que le meurtrier avait agi seul. Promptitude si remarquable qu’on peut se demander si le but n’était pas de le faire taire, en dépit des moyens qu’on avait de le faire parler.

Il y eut une vingtaine de complots contre Henri IV. Ravaillac n’avait pas caché son intention de tuer le roi, qu’il avait tenté plusieurs fois de rencontrer. S’était-on servi de lui ? Deux fois, dans les premiers jours de mai, la nouvelle de la mort du roi fut propagée. S’agissait-il de tentatives avortées ?

Ni l’hostilité du clergé, ni celle du parlement, ni les dissensions au sein même du conseil du roi n’avaient pu fléchir la volonté de celui-ci. Les canons étaient déjà en route. C’est que la guerre n’était pas le seul jeu favori du roi, grand lecteur de roman de chevalerie (c’est l’époque de la parution de Don Quichotte).

À cinquante-sept ans, il en pinçait pour Charlotte de Montmorency, âgée de seize ans. Il l’avait fait marier au prince de Condé, premier prince du sang. Mais, loin de se montrer complaisant, ce mari avait trouvé refuge en province, où le vieux roi avait suivi sa belle sous plusieurs déguisements ! Le duc avait fini par se mettre sous la protection du roi d’Espagne à Bruxelles.

À la mort du roi, Condé rentra en France, où il fut comblé de grâces par la régente. Qui avait été couronnée le 13 mai, veille même de la mort du roi.

Les catholiques, les Habsbourg, la reine… en somme, tout le monde pouvait souhaiter la mort du roi. Mais, avec ou sans complot, Ravaillac a sauvé la France et l’Europe d’une nouvelle guerre.

Les chroniques de Pierre de Laubier sur l’« Abominable histoire de France » sont diffusées chaque semaine dans l’émission « Synthèse » sur Radio Libertés.

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