17 octobre 2016

Comment Hillary est devenue la générale Orwell

Par Nicolas Bonnal

 

Parlons d’Hillary, car elle n’a plus de nom, la générale Orwell !

Un éditeur me dit que si elle perd, il faudra voir la tête des journalistes. Mais pourquoi donc ont-ils tant à y perdre ? Auraient-ils pris trop parti pour la mère de toutes les élections, et pourquoi ?

Candidate-mère, candidate-système, Hillary est le Média. Vous ne pouvez pas ne pas voter pour la générale Orwell. Elle est à la fois le spectacle et le monstre matriarcal planétaire. Elle est la nurse à trique prophétisée par Chesterton. Avec elle, les citoyens redeviendront des mômes. Elle est la déesse pourpre de notre apocalypse pour idiots visuels.

Et Trump n’a pas le droit de dire qu’un homme riche et puissant séduit facilement. La Générale a le droit d’être cocue médiatique d’un mari violeur car elle est reine eschatologique de l’ineptie ambiante. Trump ne peut rien contre elle en tant que candidate-système. Il est pourtant une bête de scène, « un show man », dit Woody Allen ; un « grand moghol », dit Larry King. Dans cette apocalypse médiatique, j’aurais compris une chose : seuls les grands médiatiques ont respecté Trump.

La presse est Hillary. Hillary est Dieu. On l’appelle par son prénom, on la tutoie. Car on est pote avec son Dieu. Pour la première fois, le système est candidate. Le reste doit s’écraser devant cette presse et cette paresse culturelle. Et si Hillary atomise la Russie et avec elle le monde le deuxième jour, il faudra la bénir. Et ils la béniront, même au dixième cercle de l’enfer. La Clinton, cocue pathétique, devient ce personnage tératologique, une réalité télé-menstruelle qui n’est pas non plus sans évoquer la grosse maison sanglante du Shining de Kubrick. Car les médias pissent du Hillary comme du sang. Tout ce qui est masculin doit crever : rival, mari, macho, chômeur ou ambassadeur US en Libye.

Hillary est le pouvoir, le pouvoir US, et son État profond totalitaire. Et ce de toute éternité. Elle ne peut pas ne pas être élue. D’ailleurs, elle ne devrait pas être élue, elle devrait être nommée présidente, nommée et renommée, et toute rivalité envoyée promener ! Car il faut ADORER Hillary. Elle est l’autoportrait de cette info en boucle qui liquéfie le monde. C’est le fétiche dont parle la mère africaine de Voltaire avant de vendre ses enfants. Et pour la deuxième fois (Obama fut juste un demi-fétiche, premier post-candidat), on ne nous demande plus de voter, mais de nous soumettre. Idem en France. Démission du candidat impie. Assassinat ou mise au coin du contrevenant. Assomption de la Grosse Bertha Démocratie.

Et dire qu’on avait été prévenus : « Au-dessus de ceux-là s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance » (Alexis de Tocqueville, Démocratie comme despotisme).

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