10 février 2018

Fermeté avec la Russie ; mansuétude avec la Chine…

Par Euro Libertes

Michel Grimard, président du ROUE.

Être à ce point sourcilleux avec la Russie et si compréhensif avec la Chine ne peut manquer de surprendre. Quelles sont les raisons qui justifient l’indulgence accordée à Pékin et la sévérité appliquée à Moscou ? Cette approche spécieuse est aussi injustifiée qu’infondée. Rien, dans les pratiques de la Chine, ne semble émouvoir le Président Macron. Apparemment, les reproches susceptibles d’être formulés seraient excusables, sinon anodins. Est-il concevable que l’éloignement continental de la Chine puisse la protéger de toute critique, alors que le positionnement européen de la Russie, nous conférerait un droit d’ingérence ?

Vladimir Poutine et Xi Jinping.

Vladimir Poutine et Xi Jinping.

Le comportement de Pékin serait pensé plus probe que celui de Moscou. L’observation des faits ne reflète pas cette image. Démocratie et liberté ne sont guère en odeur de sainteté, au sens figuré et propre, l’expression religieuse étant sous tutelle. Le régime chinois leur préfère l’autoritarisme du parti unique, intrinsèquement policier, qui renoue savoureusement avec l’absolutisme du Président Mao Tsé-Toung.

En résumé, une dictature autocratique verrouille la Chine. Même si, à la manière où nous l’entendons, la Russie n’est pas un modèle de démocratie, il serait mensonger de nier l’existence d’espaces de liberté médiatiques.

Des journaux, radios et télévisions ne manquent pas d’émettre des critiques. Un peu d’objectivité devrait tempérer notre jugement, péremptoire, sur le sujet.

Les pesanteurs historiques et culturelles conditionnent d’autre part la forme et le fond que prend la démocratie. Souvenons-nous, que la première lueur de l’étincelle démocratique n’est apparue qu’en 1990, le pays n’ayant connu antérieurement, qu’une monarchie rétrograde et un communisme dévoyé.

Aujourd’hui, le candidat Poutine est crédité de 75 % de votes favorables, n’est-ce pas le signe d’une démocratie, même imparfaite ?

Les droits de l’homme, inscrits au cœur de la démocratie occidentale, ne constituent pas une primauté pour la Chine, comme l’atteste l’usage fréquent de la peine de mort. Le nombre d’exécutions de condamnés à cette peine place la Chine au premier rang dans le monde. Selon Amnesty International, les exécutions, pour une année, ont dépassé celles de l’ensemble des pays qui la pratiquent.

La mort du prix Nobel de la paix, Lui Xiaobo, sorti de prison pour mourir, nous rappelle cette triste réalité. À cette occasion, on aurait souhaité qu’au fade communiqué publié par l’Élysée, fasse place une très forte dénonciation de cette pratique.

En Russie, la peine de mort demeure dans les textes, mais elle n’est plus appliquée. Les curiosités chinoises s’incrustent aussi dans son système politique. Quelle ironie pour un régime communiste de voir se creuser les inégalités. Fidèles à l’idéologie du pouvoir, 90 % des Chinois les jugent anormales. Si le régime a perdu la boussole, le peuple, lui, n’est pas dupe.

Faut-il différencier les actes qui entraînent des sanctions contre la Russie et une exemption pour la Chine ?

La violente répression qu’elle exerce contre les Aïghours ou l’occupation intégrationniste du Tibet, sont-elles moins répréhensibles que les actions reprochées à la Russie ?

Doit-on fermer les yeux et obturer nos oreilles face aux persécutions que subit ce peuple turcophone, musulman sunnite et à la destruction de la culture du Tibet, qui a provoqué l’exil des dignitaires religieux, reconnus seuls représentatifs par la communauté bouddhiste tibétaine ?

En regard, les raisons des sanctions appliquées à la Russie, apparaissent bien pâles. Particulièrement celles concernant la Crimée où le référendum du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, n’a fait que confirmer la réalité de l’appartenance de la Crimée à la Russie.

Contrairement à d’autres consultations, celle-là n’était pas la manifestation du détachement d’une province par rapport à une nation d’origine, la Crimée n’ayant jamais appartenu à l’Ukraine.

Quant au libre choix de l’Ukraine et de la Géorgie en faveur de l’Europe, il mérite d’être tempéré. L’Union européenne et les États-Unis, avec en arrière-pensée l’OTAN, n’ont pas manqué d’influer sur leurs décisions. À ce jour, les résultats catastrophiques de l’Ukraine, embourbée dans ses contradictions et sa corruption, devraient nous interroger. L’Europe ne doit pas tout subordonner à l’Ukraine.

Partenaire certainement incontournable, la Chine ne doit, toutefois, pas être surestimée. Dans le passé, de nombreux accords mirifiques n’ont jamais vu le jour. Alors, demeurons prudents sur les perspectives alléchantes de coopération aéronautique et nucléaire, car la Chine a de vastes déserts où les mirages sont toujours présents.

Aujourd’hui, n’occultons pas la réalité du temps présent. Un déficit commercial de la France de 30 milliards en 2016, non résorbé, un dumping toujours présent touchant de nombreux produits, enfin des prises de contrôle de secteurs stratégiques, non seulement en France, mais dans toute l’Europe et alors même que les marchés chinois restent encore bien cadenassés…

Évitons toute naïveté concernant la nature des rapports de la Chine avec la France et l’Europe, en général. La division et la neutralisation de l’Union, que gère la Chine à travers le 16+1, montrent les véritables intentions de Pékin.

Les pays européens qui participent à cette structure risquent d’être fort déçus par la pratique chronique des promesses non tenues. Écarter la Russie, partie inséparable de notre continent, est un véritable non-sens. Elle doit être, par sa proximité et sa similitude culturelle notre premier partenaire. Nous devons reprendre nos échanges commerciaux et développer notre coopération industrielle, déjà existante dans les domaines de l’aéronautique, du spatial et de l’automobilisme.

Dans le secteur spatial, la société Starsem est un exemple encourageant : lancement de satellites de la base russe de Baïkonour et du Centre spatial français de Guyane ; pour l’industrie automobile participation Renault-Nissan/Avtovaz… Il ne s’agit là que de quelques exemples parmi les plus significatifs.

Même si l’on en comprend le sens premier, certaines déclarations du Président Macron peuvent intriguer, comme celle prononcée récemment en Chine : « Nous avons entre nous une concordance de temps. »

Souhaitons qu’elle ne s’étende pas à l’exercice de la démocratie. Pour être rassuré, nous aurions voulu que la question des droits de l’homme fasse l’objet d’une déclaration publique, certes moins confortable, mais plus transparente qu’un débat à huis clos, entre les deux Présidents, français et chinois.

Le rappel de la réalité, n’implique pas d’animosité à l’égard de la Chine. Il convenait seulement de rétablir la vérité qui ne justifie pas d’encenser Pékin et de fustiger Moscou. La même volonté de non-ingérence en Chine, doit prévaloir pour la Russie. Il ne revient pas à la France ou à l’Europe, d’intervenir dans la politique intérieure de ce pays. C’est aux citoyens russes et à eux seuls de décider de leur avenir. Or, ce peuple apparaît majoritairement acquis à celui qui préside, actuellement, aux destinées de ce grand pays.

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