20 juin 2016

Brèves d’Europe juin 2016

Par Patrick Parment

Union européenne. Sur le principe, l’idée est séduisante : aider les pays africains qui freineraient l’émigration de leurs populations. Dans les faits, cela risque fort de provoquer l’effet inverse. L’Afrique est passée maître dans d’art d’obtenir des subventions. Or, l’UE évoque des actions ciblées en direction du Liban, du Niger, du Nigéria, du Sénégal, de l’Ethiopie. D’autant plus aléatoire, que ce sont souvent des États voyous qui contrôlent et organisent les réseaux d’émigration comme c’est le cas au Soudan où des pays comme l’Allemagne, l’Italie et même la Grande-Bretagne ont fourni des millions d’euros à Khartoum. C’est aussi le cas de l’Érythrée. Et si on commençait tout simplement par couper les aides ?

Le soutien financier apporté à l’Afrique a souvent été dénoncé du fait du « gaspillage » que cela peut représenter en raison de la corruption dans certains pays. De fait, en 2009, les dons simples représentaient 20,5 milliards d’euros, soit près de la moitié de l’ensemble de l’APD (Aide publique au développement).

Le chef de la délégation européenne en Turquie, le diplomate allemand Hansjörg Haber, a démissionné à la suite de propos jugés inappropriés par les autorités turques au sujet de l’accord sur les migrants conclu entre Ankara et Bruxelles. Ces nouvelles tensions remettent un peu plus en cause le règlement de la crise migratoire dont Bruxelles, sous l’impulsion notable de Berlin, a voulu faire d’Ankara le moteur premier.

OTAN. Les ministres de la défense de l’OTAN, réunis à Bruxelles mardi 14 et mercredi 15 juin 2016, ont confirmé leur intention de déployer, à partir de 2017, quatre bataillons – soit de 3 200 à 4 000 soldats – en Pologne, ainsi qu’en Estonie, en Lituanie et en Lettonie.

L’Alliance évoque une mesure de dissuasion et un signal adressé à la Russie, si elle était tentée d’agresser l’un des pays concernés en usant de méthodes – dites « hybrides » – qui n’auraient pas forcément déclenché l’article 5 du traité de l’OTAN. Moscou n’a pas manqué de juger agressive la décision des alliés et de dénoncer ce qu’elle appelle des manœuvres « d’encerclement » de l’Alliance.

Suède. Le gouvernement suédois a annoncé un accord avec l’opposition sur le maintien du nucléaire et le remplacement des réacteurs en fin de vie. Alors qu’ils avaient promis pendant la campagne des législatives de 2014 de geler le développement de l’atome, sociaux-démocrates et Verts sont convenus avec l’opposition d’autoriser la construction d’un maximum de dix réacteurs pour compenser la fermeture des unités vieillissantes ou non rentables.

Russie. Voulu par le Kremlin comme un « Davos russe », le Forum économique annuel de Saint-Pétersbourg ouvre le 16 juin 2016, en présence notamment de Vladimir Poutine et de Jean-Claude Juncker. Ce déplacement du président de la Commission européenne représente la première visite d’un haut responsable de l’UE en Russie depuis deux ans.

Norvège. Alors que les voitures électriques continuent leur expansion en Norvège, le pays des fjords pourrait bien décider de réduire à zéro le nombre de véhicules à essence ou gasoil sur les routes de Norvège d’ici 2025. Raison majeure : d’excellents résultats en matière de vente de voitures électriques.

Le 6e Congrès mondial contre la peine de mort se tient du 21 au 23 juin, à l’Opéra d’Oslo. Quelque 1 500 experts, juristes et politiques, en provenance de plus de 80 pays, sont attendus à cette manifestation organisée par l’association Ensemble contre la peine de mort, sous le parrainage de la Norvège, de la France et de l’Australie.

Angleterre. La reine de la perfide Albion ne se refuse rien et à 90 ans, elle sort dans son carrosse en déployant l’artillerie lourde : un chapeau et un manteau vert granny-smith, visible de la Lune ou de la muraille de Chine. Quant au mari, il est en tenue de Horse-Guard qu’il a dû mettre deux plombes à enfiler. On est Anglais ou on ne l’est pas.

Le Sunday Times a révélé des fuites concernant des câbles entre diplomates britanniques et ministres favorables à une libéralisation du régime des visas accordés aux Turcs, plan devant rester secret jusqu’au référendum sur le Brexit du 23 juin. Ces documents suggèrent également que les autorités de l’UE gardent caché le projet d’ouverture des portes de l’Europe à 1,5 millions de Turcs avant le référendum britannique.

Pologne. Elle va envoyer des avions F-16 et 200 soldats au Koweit et en Irak pour combattre l’État islamique. Depuis son entrée dans l’Otan en 1999, la Pologne a participé aux grandes coalitions internationales de maintien de la paix en Irak et en Afghanistan. Lors de la réunion du Club des 28 à Paris, le Polonais Rafal Trzaskowski a mis en garde ses partenaires face à un risque de «suicide politique » s’ils n’envisageaient pas un programme européen complet et cohérent sur la question des migrants. D’où la montée des populismes en Europe.

Hongrie. Le porte-parole du gouvernement hongrois, Zoltan Kovacs, a rejeté « de la façon la plus ferme » le plan de la Commission de Bruxelles pour faciliter l’accueil des migrants en Europe et l’a jugé « stupéfiant ». La Hongrie continuera à s’entendre avec ses voisins pour freiner l’invasion par tous les moyens disponibles.

Allemagne. Les diplomates allemands sont de plus en plus souvent sollicités par des Chinois pour des entretiens informels sur la façon dont Berlin a mené les réformes qui ont reboosté son économie il y a dix ans.

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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.

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