24 novembre 2016

Brèves d’Europe fin novembre 2016

Par Patrick Parment

Union européenne. L’Italienne Frederica Mogherini, chef de la diplomatie européenne, a organisé en urgence un déjeuner, dimanche 13 novembre, à Bruxelles avec tous les ministres des Affaires étrangères pour discutailler sur l’élection de Donald Trump. Seuls absents : l’anglais Boris Johnson et le Français Jean-Marc Ayrault.

Pour un exécutif européen déjà déboussolé par le séisme du Brexit, la crise migratoire, les tensions avec la Russie et la montée des populismes d’un bout à l’autre du Vieux Continent, l’élection de Donald Trump pose un défi supplémentaire. Et pour cause : tous attendaient Hillary Clinton !

Jean-Claude Juncker a décidé, lui, de jouer les gros bras. Lors d’un débat avec des jeunes à Luxembourg, il a sévèrement jugé Donald Trump, estimant que l’Europe allait devoir « lui apprendre en quoi elle consiste et quels sont ses principes de fonctionnement ». Il y a prédit « deux années de temps perdu jusqu’à ce que Monsieur Trump ait fait le tour du monde qu’il ne connaît pas. »

Russie. L’Amiral Kouznetsov, l’unique porte-avions nucléaire russe en service, est arrivé au large des côtes syriennes, a annoncé son commandant, Sergueï Artamonov. Les avions effectuent des vols d’entraînement « quasi quotidiennement ».

Le déploiement de ce bâtiment permettra de « répondre à toute nouvelle forme de menace contemporaine, comme la piraterie et le terrorisme international », avait expliqué mi-octobre l’armée russe, avant d’intensifier son appui aux forces syriennes.

Le ministre de l’Économie russe, Alexeï Oulioukaïev a été arrêté par le Service fédéral de sécurité (FSB) et risque une peine de huit à quinze ans de prison. Il aurait reçu un pot-de-vin de 2 millions de dollars en échange de son approbation de l’acquisition par le géant pétrolier semi-public russe Rosneft du pétrolier Bachneft.

Donald Trump et Vladimir Poutine ont eu un premier contact téléphonique, lundi 14 novembre. M. Trump a, selon son équipe, souhaité nouer des « relations fortes et durables avec la Russie et avec le peuple russe ». Le dirigeant russe, tout en félicitant M. Trump, s’est dit « prêt à nouer un dialogue avec la nouvelle administration sur un pied d’égalité, selon un principe de respect mutuel et sans que l’un interfère dans les affaires intérieures de l’autre. »

La Russie a décidé de se retirer de la Cour pénale internationale chargée de juger les personnes accusées de crime contre l’humanité et de crime de guerre. La Russie reproche à l’instance de ne pas être « véritablement indépendante ». Bref de pratiquer une justice partiale. Ce qui est.

Italie. Des centaines de Vénitiens ont manifesté, valise à la main, pour alerter sur la situation de la Cité des Doges, qui se vide de sa population. La ville compte moins de 55 000 habitants, contre 100 000 il y a quarante ans. En cause, la pression exercée par le tourisme.

Moldavie. Le candidat prorusse Igor Dodon a remporté, dimanche 13 novembre, l’élection présidentielle en Moldavie, ex-république soviétique ébranlée par une profonde crise politique. Selon les résultats quasi définitifs du second tour, M. Dodon a recueilli 52,3 % des suffrages, alors que sa rivale proeuropéenne, Maia Sandu, en a obtenu 47,7 %.

Allemagne. Une loi permettant aux juifs déchus de la citoyenneté sous l’Allemagne nationale-socialiste de recouvrer leur nationalité, l’ambassade d’Allemagne à Londres a traité plus de 500 demandes depuis le Brexit.

Le futur président fédéral allemand ne sera pas un inconnu pour le monde entier : la CDU, la CSU et le SPD se sont entendus pour soutenir la candidature de l’actuel ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier.

Les élus du Bundestag et du Bundesrat doivent se réunir le 12 février pour nommer le remplaçant de Joachim Gauck, qui quittera le Château de Bellevue en mars. Je suis « préparé », a commenté Steinmeier, impassible.

C’est en Allemagne que Barack Obama a terminé son périple européen où il s’est livré à un éloge d’Angela Merkel, garante, à ses yeux, de la démocratie en Europe face à la montée des populismes, versus Donald Trump.

Belgique. La prostitution occasionnelle est en forte hausse selon une étude publiée par le réseau Solidaris. Avec pour première motivation de se nourrir. Ces « occasionnelles » voient surtout là un complément de salaire. Cette prostitution touche toutes les couches sociales sans limite d’âge.

Angleterre. Le 10 novembre, le conservateur Telegraph exprimait une déception d’amour-propre ressentie à Londres. Theresa May n’avait été que le 10e interlocuteur étranger auquel s’était adressé Donald Trump au lendemain de sa victoire. Comme le disait Bernard Shaw, une langue commune nous sépare.

Selon le Times qui a pu consulter un rapport élaboré par un consultant du Bureau du cabinet, Theresa May n’aurait visiblement pas de stratégie définie pour entériner et assurer le divorce du Royaume-Uni d’avec l’Union européenne. On estime que 30 000 fonctionnaires en plus seront nécessaires pour accomplir les tâches liées au Brexit.

Grèce. Malgré la sécurité renforcée, des milliers de manifestants grecs (7 000 environ) sont descendus dans les rues d’Athènes pour protester contre la visite de Barack Obama, à seulement quelques kilomètres de la résidence présidentielle où le leader grec était en train d’accueillir le dirigeant américain.

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